PLQ de l’Etat Aujourd’hui lorsque l’Etat décide de densifier des espaces, il établit souvent des « Plans Localisés de Quartier » (PLQ). Cet outil fixe les exigences de construction (bâtiments et végétation à détruire, répartition des droits à bâtir, densité, implantation, gabarit, destination des futurs bâtiments et des équipements notamment) qui seront imposées aux habitants du périmètre visé souvent sans leur accord.
Les barres d’immeubles qui fleurissent à Genève aujourd’hui ainsi que la destruction rapide de notre patrimoine bâti et arboré sont les résultats de cette pratique genevoise.
Une écoute mais sans effet Pourtant, la « concertation » avec les Citoyens est aujourd’hui ancrée dans la loi (art. 5A LGZD).
Force est de constater qu’elle se limite à des présentations de PLQ ou à des ateliers où l’on discute d’urbanisme sans que cela n’aboutisse à des prises en compte concrètes des aspirations de chacun.
Suite à la présentation du PLQ de la Ville de Genève pour le quartier de la Petite Boissière, les habitants (avec l’aide de PicVert) ont établi une image directrice d’un PLQ alternatif. Elle offre plus de logements (!), dans de meilleures conditions (appartements traversants au lieu d’appartements mono orientés), avec des gabarits plus bas (moins d’étages), qui permettent de conserver le patrimoine recensé et respectent le parcellaire afin que chacun puisse développer son patrimoine à son rythme. Elle rend égaux les propriétaires en leur accordant à chacun des droits à bâtir. Le PLQ de la Ville de Genève, quant à lui, s’attribue des droits à bâtir et exproprie des propriétaires en les privant de leurs droits à bâtir ! Cette image directrice de PLQ alternatif, d’abord acceptée en commission d’urbanisme de la Ville de Genève a finalement été refusée par le Conseil Municipal.
Avec notre initiative, les Citoyens de la Ville de Genève auraient pu choisir entre les deux projets comme l’aurait fait le jury d’un concours d’urbanisme.
Des lueurs d’espoirs Aux Semailles, il a fallu la pugnacité des habitants avec le soutien de PicVert et le vote positif d’une motion au Grand Conseil du Canton de Genève, déposée par la députée Christina Meissner, pour contraindre le gouvernement à revoir sa position. Finalement, des compromis ont été trouvés et ont fait la une des journaux. A Malagnou Paumière (ChêneBougeries), la Commune, la majorité des propriétaires, les voisins et l’association de quartier ont présenté une image directrice pour un PLQ alternatif (voir cidessous l’illustration « Exemple d’image directrice alternative pour Malagnou Paumière ») que l’Etat n’a que très partiellement pris en compte à ce jour. Aujourd’hui, on espère toujours que l’Etat continuera à dialoguer et améliorer ce projet.
Des idées simples et concrètes Comme on peut le voir dans l’illustration cidessous, les idées présentées dans cette image directrice pour des PLQ alternatifs sont relativement faciles à mettre en œuvre:
Exemple d’image directrice alternative pour Malagnou Paumière.
le respect du nombre de logements et de la densité désirée par l’Etat, une disposition différente des habitations (pas forcément des barres), une densité pas forcément verticale (Vieux Carouge versus Tours de Carouge qui ont tous les deux la même densité mais pas le même nombre d’étages), la réalisation d’un parc en regroupant différemment les habitations, la sauvegarde d’un patrimoine bâti classé et magnifiquement arboré, la prise en compte du parcellaire des quartiers concernés. Un pouvoir de codécision avec l’Etat, sans blocage Selon l’art 6 de la LGZD, les Communes concernées par un PLQ doivent donner un préavis mais celuici ne sera que consultatif (!). L’Etat n’a pas l’obligation de prendre en compte ces propositions ni ces demandes. L’Etat a souvent ignoré (légalement) les résultats des votations communales à ce sujet.
Ainsi se joue l’avenir des quartiers et du paysage urbain. L’Etat, à travers les fonctionnaires du Département du Territoire ainsi que les promoteurs immobiliers décident pour la population ce qui est bien pour elle !
Notre initiative législative cantonale propose de modifier la procédure actuelle. Elle consiste à :
modifier la procédure d’adoption d’un PLQ pour que l’Etat soit obligé de tenir compte de l’avis de la Commune, respectivement des Citoyens en cas de référendum lancé contre l’avis de la Commune. Le nombre de logement et la densité ne pouvant toutefois pas être remis en cause,donner la possibilité à la Commune et/ou aux propriétaires des parcelles concernées par un PLQ de modifier ou d’élaborer une alternative à ce dernier dans le délai fixé par la loiproposer une votation communale en cas d’existence de plusieurs projets alternatifs afin que les Citoyens puissent choisir le projet qui leur plaît comme dans un concours d’urbanisme,renforcer la mise en œuvre et la crédibilité de la loi sur la concertation en permettant d’aboutir à un véritable consensus.Décider l’image future de son quartier Concrètement, les Citoyens et la Commune pourront déterminer comment construire (selon les règles en vigueur) en définissant notamment la végétation à sauvegarder, la répartition des droits à bâtir, la densité du projet, l’implantation, le gabarit et la destination des bâtiments, la localisation des espaces privés et publics et les équipements tels que les voies d’accès ou les parkings.
Les Citoyens et la Commune pourront choisir entre une architecture de style « Vieux Carouge » ou de style « Tours de Carouge », les deux secteurs ayant des densités similaires mais des typologies différentes.
Avec une vraie concertation et une meilleure prise en compte des aspirations de la population, les projets n’en seront que meilleurs. Fini les longues barres d’immeuble sans âme et place à des quartiers conviviaux et intégrés.
Le comité d’initiative compte sur votre soutien et votre mobilisation !